Partie 20

- Je ne sais pas, répondit-elle.

Violette déplia la feuille, malheureusement elle était couverte d’une tache de sang en plein milieu ce qui la rendait illisible. Elle la montra à Léonard qui lui fit un sourire pour la réconforter.

- Dans ce cas on va aller chez toi, comme ça on saura peut-être qui a écrit cette lettre, lui dit-il d’un ton décidé.

- Tu es sure ? demanda-t-elle.

- Oui, tu habitais ou ?

- Dans la commune de Hidenn mais je n’y suis pas retournée depuis ce fameux jour… dit-elle tristement.

Léonard se leva et prit Violette par la main pour l’aider à se lever. Tous deux regardèrent l’homme allongé dans le lit et décidèrent de le couvrir d’un drap afin que Lissandre ne le voit pas dans cet état. Ils réveillèrent le jeune garçon qui dormait profondément et lui expliquèrent la situation.

- Prenez ce que vous voulez dans vos sacs à dos et on part dans quinze minutes, annonça Léonard.

Lissandre se dirigea vers le rayon des biscuits et remplit son sac autant qu’il pouvait, Léonard prit surtout des boites de conserves pour nourrir le groupe ainsi que quelques rasoirs pour sa barbe. Quand à Violette, elle prit quelques produits capillaires et faciaux, puis se dirigea vers le rayon pharmacie, là, elle prit tout ce qui lui parut utile. Lorsque le moment fut venu de partir ils se réunirent tous devant l’entrée du magasin, firent un court inventaire de ce qu’ils avaient récupérés puis se dirigèrent vers la voiture. Léonard s’assit au volant, Violette s’assit à côté de lui tandis que Lissandre s’assit sur la banquette arrière avec tous leurs sacs comme ils n’avaient pas réussi à ouvrir le coffre. Léonard tourna la clé et démarra la voiture sans difficultés, ils quittèrent ainsi ce supermarché qui leur avait été d’une grande aide.

Sur la route, Violette colla sa tête contre la vitre et se mit à observer le paysage qui défilait sous ses yeux. La route sur laquelle ils roulaient était large, les nombreuses tempêtes de sables avaient effacées peu à peu la ligne continue. Seul quelques cactus venaient couper le plat parfait de l’horizon orangé. Le soleil était haut dans le ciel, aucun nuage n’apparaissait pour leur offrir quelques secondes plus fraîches. Le mouvement rapide des roues formait un nuage de sable orangé derrière eux. Dans la voiture personne ne parlait, chacun semblait perdu dans ses pensées, Léonard avait le regard fixé sur la route mais paraissait chercher quelque chose au delà de l’horizon flou. Lissandre, assit à l’arrière, avait sorti quelques feuilles et y inscrivait de nombreuse formules mathématiques auxquelles, hélas, Violette ne comprenait rien. La jeune fille ouvrit la boite à gants face à elle et y trouva un portefeuille, elle en sortit une carte d’identité.

- Hum… Qu’est-ce que c’est ? lui demanda Léonard en jetant un coup d’œil rapide à Violette.

- Le portefeuille de Eric… répondit-t-elle en observant sa photo.

Violette le vida et découvrit dans une poche cachée une photo, on y voyait Eric, il paraissait en bien meilleur forme qu’ils ne l’avaient vu et il n’avait pas de barbe, il était assis à une table avec une petite fille sur les genoux, face à eux, un gâteau au glaçage blanc avec des roses et une inscription : « 5 ans, Amy ». En regardant cette photo Violette sentit son cœur se serrer.

- Lui aussi avait une famille… Murmura-t-elle d’une voix presque inaudible.