Partie 11

- Bon, qu’est-ce que tu fais ici Danny, tout seul en forêt ?demanda Léonard.

- Je vis ici, ma famille a disparu alors je me débrouille seul.

- Tu me parais tout de même bien jeune pour vivre seul dans une forêt pleine de bandits. Observa Violette.

- Oui c’est vrai… dit son associé en réfléchissant.

- J’ai l’habitude maintenant, répondit le jeune garçon.

- Ça te dirait de venir avec nous, on voyage beaucoup mais au moins tu ne serais pas seul ! proposa joyeusement Violette.              

- C’est gentil mais non, je suis très bien ici, et maintenant j’aimerais que vous partiez de ma cabane s’il vous plait.

Violette trouva son comportement étrange, à peine lui avait-elle proposé de venir avec eux qu’il s’était refermé sur lui. Elle et Léonard se regardèrent en haussant les épaules, ils descendirent l’échelle et le jeune garçon les suivis jusqu’en bas pour être sûr qu’ils ne restaient pas dans le coin.

- Au revoir, dit le jeune homme d’un ton sec sans même laisser le temps aux associés de parler.

Sur ces mots Violette et Léonard lui firent un signe de la main et continuèrent leur chemin, ils avaient le pas lent et fatigué, ils s’arrêtèrent donc sur le bord d’une petite rivière non loin de la cabane. La jeune fille s’assit dans l’herbe et se mit à couper quelques marguerites, elle les tressa puis en coupa d’autre. Pendant ce temps Léonard sortait de son sac le pique-nique que Madame Rupert avait préparé pour eux, il disposa tous les petits plats sur une grande nappe à carreaux bleu et blanc que leur hôte avait dû glisser dans son sac sans qu’il s’en aperçoive. Les deux jeunes gens s’assirent sur la nappe et dégustèrent toutes ses petites viennoiseries, il y avait si longtemps qu’ils n’en avaient pas mangés.

Après le repas Léonard s’allongea sur ses coudes et se mit à observer les poissons qui sautaient hors de l’eau, Violette se rapprocha de lui et s’allongea, elle ferma les yeux afin d’entendre le chant joyeux des oiseaux, le clapotis de l’eau, le bruissement des feuilles qui s’entrelacent dans les arbres et le souffle doux de la respiration de Léonard. Il se mit sur un coude et se tourna vers elle, il prit une marguerite et la glissa entre les cheveux de la jeune fille. Cette caresse sur ses cheveux lui fit ouvrir les yeux, elle vit Léonard qui la regardait, elle se perdit dans son regard tandis que son visage se rapprochait du sien, leurs yeux se fermèrent et elle sentit lèvres de Léonard qui effleuraient les siennes, ce baiser ne dura qu’une demi seconde. Léonard se redressa et se remit à observer la rivière comme si rien ne s’était passé, Violette, elle, resta allongée les yeux toujours fermés. Soudain parmi les bruits de la forêt un cri retentit. Les deux compagnons se relevèrent en vitesse et rangèrent leurs affaires, tous deux se dirent que ce cri arrivait au moment idéal.

Ils arrivèrent rapidement au pied de l’arbre ou se trouvait la cabane, le cri venait de là. Ils restèrent cachés dans un buisson, Violette tourna la tête pour regarder Léonard, il tourna sa tête en même temps qu’elle, ils se retrouvèrent à nouveau les yeux dans les yeux, tous deux détournèrent le regard et se mirent à rougir. Ils observèrent la scène, le jeune garçon braquait son arc tendu vers un homme imposant et qui le dépassait de presque trois têtes, sa peau était verdâtre et il portait une massue dans sa main droite.

- C’est un Sulligan ! observa Violette en voyant le tatouage dans son cou.

- Oui mais cette fois il n’y en a qu’un, on peut l’achever, tu es prête ? dit Léonard d’un ton décidé.

- C’est parti ! Cria Violette en sortant de sa cachette avec son épée brandit en direction du Sulligan.