Patie 16

Lorsqu’il arriva près de Violette et Léonard il ne dit rien, pendant qu’il fixait un caillou ses deux compagnons se questionnèrent du regard. Le jeune garçon avait envie de pleurer mais il savait que ce que lui avait dit sa mère était faux, elle était simplement triste, du moins, il l’espérait.

- Si tu veux rester ici tu peux Lissandre, on ne te jugera pas, lanca Léonard après quoi Violette hocha la tête en signe de compatissance.

- Non je viens avec vous, je reviendrais la voir quand j’aurais réussi, elle sera fière de moi, répondit Lissandre en regardant toujours le caillou.

- Bien comme tu voudras, dans ce cas mettons nous en route, le chemin est long, conclut Léonard.

Ils marchèrent tous les trois en file indienne pendant presque une heure, le soleil était au zénith et aucun nuages n’envahissait le ciel d’un bleu presque blanc, l’air était moite et lourd, les rayons du soleil dans leur dos leur faisaient l’effet d’un coup de fouet. Les deux hommes avaient enroulés un t-shirt sur leur tête tandis que Violette avait mis une casquette qu’elle avait trouvée dans une voiture abandonnée un peu plus tôt sur le chemin. Ils avançaient lentement sur une route fissurée, rien à l’horizon et partout autour, seulement une étendue de sable rouge et quelques arbres à pointes au loin, et toujours cette insoutenable chaleur qui leur faisait tourner la tête. Violette marchait en tête du groupe et ne faiblissait pas, Léonard et Lissandre, eux, trainaient des pieds quelques mètres derrière elle. Soudain, au loin, Violette aperçu une petite cabane sur le bord de la route. Plus ils se rapprochaient plus la cabane se transformait en superette, ils distinguaient quelques places de parking bétonnées et une voiture arrêtée en travers juste devant l’entrée du bâtiment. Lorsqu’ils arrivèrent sur le parking, ils inspectèrent les alentours. Léonard mit une main sur son front pour protéger ses yeux du soleil et observa l’horizon, rien, il n’y avait rien, il se dit que l’Homme était vraiment stupide de construire des supermarchés en plein désert mais que malgré tout, ça pouvait leur être utile. Violette, elle, se dirigea vers la voiture abandonnée, les deux portières du côté gauche étaient ouvertes, elle s’assit sur le siège arrière et se mit à fouiller à la recherche de quelque chose qui pourrait leur être utile. Comme personne ne prêtait attention à Lissandre il décida de se mettre à l’abri du soleil et entra dans le magasin. Contrairement aux autres supermarchés dans lesquels ils étaient allé dans sa ville, celui-ci n’avait pas été saccagé, le sol était propre, quoique un peu poussiéreux, les produits sur les étagères étaient parfaitement alignés et lorsque le jeune garçon ouvrit le tiroir de la caisse il s’aperçut qu’une grosse somme d’argent s’y trouvait encore. Léonard et Violette entrèrent à leur tour dans le seul bâtiment qui semblait avoir été épargné par la panique qu’avait provoqué le chaos. Violette brandit fièrement une carte routière et les clés de la voiture.

- Regardez ce que j’ai trouvé ! s’écria-t-elle.

Léonard tendit la main et prit la carte. Il la déplia et la mit à plat sur le comptoir derrière eux.

- Alors… Dit-il en observant la carte.

- Nous sommes ici ! lança Lissandre en montrant un point rouge du bout du doigt.

- En effet, on a donc marché 20 kilomètres à peu près, je pense qu’on peut se reposer ici jusqu’à demain matin, proposa Léonard.

- Bonne idée, et puis on va pouvoir inspecter cet endroit pour voir si on trouve des choses intéressantes ! Annonça le jeune garçon.

- Au fait… commença Violette.

- Oui ? La questionna Léonard.

- J’ai pris les clés de la voiture, j’ai vérifié et il reste assez d’essence pour faire environ cent kilomètres.

- Super ! Demain on n’aura pas à marcher alors ! S’écria Lissandre joyeusement.

Les trois compagnons acquiescèrent avec soulagement et décidèrent de rester en groupe pour inspecter cet endroit. Violette s’émerveilla sur toutes les provisions qu’il restait sur les étagères, il y avait encore au moins deux ou trois exemplaires de chaque produit, c’était la première fois qu’elle voyait ça. Ils passèrent dans le rayon hygiène, la jeune fille repéra une étagère de produits capillaires et corporels, elle se dit qu’elle pourrait enfin prendre soin d’elle et se relaxer avec des produits auxquels elle n’avait pas eu accès depuis longtemps. Au fond du magasin ils entrèrent dans l’espace autrefois réservé au personnel, le bâtiment étant situé au milieu de nulle part, une salle de repos et une salle de bain avaient été installées pour les employés. Violette s’éclipsa du groupe pour inspecter la salle de bain, elle faillit crier de joie lorsqu’elle vit une baignoire, elle s’approcha et tourna la poignée du côté rouge, l’eau commença à couler, Violette mit sa main sous l’eau.

- Hey ! Venez vite ! cria-t-elle.

Léonard et Lissandre arrivèrent en courant prêt à intervenir en cas de danger.

- Que ce passe-t-il ? Demanda son co-équipier tout essoufflé.

- Il y a de l’eau chaude ! C’est merveilleux ! cria-t-elle encore une fois.

Les deux garçons se regardèrent avec un air surpris puis observèrent Violette qui passait sa main sous l’eau en souriant, ils furent alors prit d’un énorme fou rire.